Depuis la prise de l'essentiel de la ville par les djihadistes, les 20.000 à 25.000 chrétiens d'Alep hésitent à rester ou à fuir.

La situation est cauchemardesque pour les habitants d'Alep depuis la prise de contrôle de la deuxième ville du pays par les milices islamistes. Effrayée, la population se terre chez elle. Un couvre-feu a été instauré de 17 heures à 7 heures du matin.

Nabil est médecin et vit dans un quartier cossu dans l'Ouest d'Alep. Il ne réalise toujours pas ce qu'il se passe depuis cinq jours. « Ça a été une grande surprise car ce n'était pas la première fois que les rebelles islamistes implantés à Idlib, à quelques kilomètres dans le Nord-Ouest, avancent vers Alep. A chaque tentative, les soldats du régime les ont repoussés par des tirs d'artillerie ou par des frappes aériennes. Mais vendredi, quand les islamistes sont entrés dans la ville, les instances gouvernementales et militaires n'étaient déjà plus à leurs postes. Ils avaient pris la fuite. On n'a toujours pas compris comment cela a pu arriver. Les islamistes sont entrés dans Alep comme sur un boulevard. »

Samedi, il y a eu quelques combats dans les rues et des raids aériens ont été menés par l'aviation syrienne appuyée par les Russes sur des immeubles où sont positionnés les combattants islamistes. « On n'ose pas sortir de chez nous, sauf pour aller chercher de quoi manger, vers midi, en espérant trouver une boulangerie d'ouverte », raconte ce médecin, qui s'est rendu malgré tout à l'hôpital où il travaille et où la plupart du personnel est parti. « Beaucoup d'habitants ont fui vers le sud, en prenant la route à travers le désert, l'axe routier principal ayant été coupé. Il y avait tellement de familles sur la route que certains ont mis dix-huit heures pour faire le trajet jusqu'à Homs, alors que ça prend deux heures en temps normal. »

Depuis leur arrivée, ils nous disent de ne pas nous inquiéter et qu'ils ne nous veulent aucun mal. Mais on se rappelle que Daech avait dit la même chose aux habitants de Mossoul en 2014.

Nabil, médecin à d'Alep, chrétien

Nabil s'est interrogé sur le fait de partir ou de rester quand les islamistes ont pris le contrôle d'Alep, la grande ville chrétienne de Syrie. Comme tous les chrétiens, il ne fait plus confiance aux islamistes, même si ces derniers à Alep ne semblent pas vouloir s'en prendre aux habitants.

« Depuis leur arrivée, ils nous disent de ne pas nous inquiéter et qu'ils ne nous veulent aucun mal. Mais on se rappelle que Daech avait dit la même chose aux habitants de Mossoul en 2014. Une fois installés en Irak, ils ont persécuté les chrétiens et toutes les autres minorités religieuses. Alors aujourd'hui, on ne sait pas si c'est de la propagande pour éviter que la population se soulève ou s'ils jouent réellement l'apaisement auprès des habitants. »

« Le coup de trop »

En 2011, 250.000 chrétiens vivaient à Alep. Aujourd'hui, ils ne sont plus que 20.000 à 25.000. « La minorité chrétienne joue son existence en Syrie », s'alarme Vincent Gelot, responsable de l'association OEuvre d'Orient au Liban et en Syrie. « C'est une tragédie, et quelle que soit l'attitude de ces milices islamistes, c'est le coup de trop pour les chrétiens d'Alep, qui ont subi treize années de guerre civile et un tremblement de terre en 2022. Des chrétiens qui se trouvent une nouvelle fois entre deux feux, entre le marteau et l'enclume, abandonnés de tous. »

Pour Jacques Mourad, évêque de Homs, « la grande ville chrétienne d'Alep, c'est fini. Tous ceux qui partent aujourd'hui ne reviendront plus. » Jacques Mourad avait été retenu en otage cent quarante jours par Daech lorsque l'organisation terroriste était arrivée dans le village d'Al Qaryatayn, près de Palmyre, en 2015. Pour lui, les factions islamistes qui contrôlent désormais Alep « vont imposer leur loi, quoi qu'ils disent aujourd'hui, ils s'en prendront tôt ou tard aux chrétiens et à leurs libertés ».

Le responsable de l'OEuvre d'Orient souligne par ailleurs que leur disparition serait un drame pour tous les Syriens. « La minorité chrétienne reste extrêmement active à Alep et dans tout le pays. Non seulement à travers ses écoles et ses hôpitaux, mais aussi à travers ses associations qui travaillent avec les communautés musulmanes, sunnites et alaouites, dans la reconstruction et dans réconciliation et donc qui oeuvrent pour la paix », explique Vincent Gelot.

Avec la percée des rebelles à Hama, à 130 km au sud d'Alep, les observateurs redoutent une extension du conflit dans un pays déjà en ruines, où 70 % de la population survit grâce à l'aide humanitaire. Vincent Gelot ne cache pas son inquiétude face à la situation qui pourrait encore s'aggraver : « Si le conflit s'étend, l'impact sur les personnes déplacées va s'alourdir. D'ores et déjà, nous appelons aux dons pour venir en aide aux déplacés d'Alep. »

lesecho.fr

 

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